The Elder Scrolls Online : les portes de Tamriel se sont ouvertes
Vu par beaucoup comme un fantasme qui ne devait jamais voir le jour, l’annonce de The Elder Scrolls Online (TESO pour les intimes), le MMORPG de la série des Elder Scrolls, avait fait frémir beaucoup d’entre nous. Nous y avions joué pendant la bêta, il y a 6 ans, puis nous y sommes retournés, régulièrement, par touches de quelques semaines. Alors aujourd’hui, que dire de TESO ?
TESO, quezako ?
Si vous avez vécu dans une grotte ces dernières années, une petite mise en contexte s’impose. The Elder Scrolls est une série de jeux de rôle médiéval-fantasy créée par Bethesda en 1994 dans un univers très classique : dragons, mages noirs, gobelins… S’il ne reste plus grand monde pour parler du premier opus, le second, Daggerfall, a laissé sa trace en proposant un monde immense en génération procédurale. Il a ensuite été tranquillement éclipsé par la perle qu’était Morrowind, ses paysages fantastiques (pour 2002) et sa musique qui nous file encore des frissons. Ont suivi Oblivion puis Skyrim, en 2011, qui a connu tellement d’éditions et de re-sorties qu’il est impossible de vous n’y ayez jamais joué.
Mais revenons à la raison pour laquelle vous êtes là : The Elder Scrolls Online, sorti en 2014. Votre histoire commence, comme d’habitude, dans la peau d’un prisonnier anonyme, avec cependant une légère variation : vous êtes mort. Vous vous retrouvez donc dans l’Oblivion, dont vous vous échappez avec le Prophète, un mystérieux inconnu ayant apparemment de grands projets pour vous.
Une fois votre corps physique retrouvé, vous pouvez enfin retourner en Tamriel et commencer la véritable aventure. Le Prophète vous quitte et vous annonce par télépathie que vous pouvez faire ce que vous voulez : il reviendra vers vous en temps voulu. A vous la liberté désormais : le monde ouvert est très vaste et, comme pour les opus précédents « offline », les quêtes sont nombreuses. Vous n’aurez aucun mal à trouver comment occuper votre temps entre deux appels du Prophète – dont les quêtes seront parmi les rares proposées en instance solo. Mais nous y reviendrons.
Skyrim Online
TESO s’appuie sur un gameplay plutôt agréable, simple mais efficace. N’y allons pas par quatre chemins : il est calqué sur Skyrim. Votre personnage évolue selon trois stats principales : endurance, santé, magie, auxquelles vont s’ajouter des sous-stats qui amélioreront progressivement les capacités de votre personnages : armure lourde, magie de la destruction, crochetage, forge, alchimie… Il y a du choix. La différence entre Skyrim et TESO se situe surtout dans les différents skills disponibles pour votre personnage. Là où Skyrim, à l’image de ses prédécesseurs, était avare en capacités pour ceux qui choisissaient la voie des guerriers et autres combattants physiques (entendez par là : tous sauf les magiciens), l’équilibre est de mise ici. Votre personnage, défini par une race et une classe, aura un arbre de skills en conséquence : un pour sa classe et un pour sa race, ce dernier étant amélioré automatiquement.
Ajoutons que les combats sont bien plus dynamiques que dans la plupart des MMORPG. Enfin, notons que, malgré notre connexion très faiblarde, très peu de lags se font sentir.
Bref, la prise en main est très intuitive, la personnalisation est plutôt riche, les environnements sont jolis, les musiques sont splendides et on prend plaisir à se déplacer dans un univers moins glacial que Skyrim. Pourtant, nous avons bel et bien quelque chose à reprocher à TESO.
Un MMO sans instances…
Quand les joueurs ont dit : « on veut Skyrim en MMORPG« , ils ne voulaient pas dire « faites-nous Skyrim, sauf qu’on sera des millions à courir partout et tout le temps ». Beaucoup de MMORPG actuels on des systèmes d’instance. C’est à dire que, quand vous parcourez le monde, vous voyez les autres joueurs et pouvez interagir avec eux. Néanmoins, quand vous êtes dans une quête importante ou que celle-ci se veut héroïque, vous entrez, vous et votre groupe, dans une instance qui vous est réservée. Vous avez donc l’impression de vraiment compter dans le monde qui vous entoure car vous seul êtes en train de tuer les bandits qui attaquent la ville depuis maintenant des semaines.
Malheureusement, ce n’est pas le cas dans TESO. Par exemple, on aurait attendu du début du jeu qu’il soit une instance personnelle. Mais non. On commence notre aventure avec plusieurs autres joueurs qui, comme nous, viennent de se faire tuer et qui, eux-aussi, tentent de s’enfuir avec le Prophète. Vous en conviendrez, cela nuit à l’immersion du titre. Il arrivera donc fréquemment qu’en arrivant à un boss, celui-ci vienne de se faire tuer par un ou plusieurs autres joueurs, et que vous soyez obligé d’attendre qu’il repoppe. De la même façon, ne traînez pas dans les parages après l’avoir occis, sous peine de de la voir réapparaître sous vos yeux ébahis.
…taillé pour le solo
Cette absence d’instance n’a cependant pas que des mauvais côtés, surtout si vous êtes un joueur de RPG solos. Après quelques heures, il apparaît clairement que TESO a été taillé pour l’aventurier solitaire. L’absence d’instances signifie que, où que vous alliez, il y aura toujours d’autres joueurs à vos côtés. Vous combattrez ensemble naturellement, quête après quête, ennemi après ennemi, avant de vous séparer sans un mot pour reprendre votre périple chacun de votre côté…
Pour les amateurs de MMO qui commencent à désespérer, sachez qu’il existe de nombreux donjons, généralement très jolis et très bien fichus, pour aller casser du mob en équipe. Mais le multijoueur n’est clairement pas le cœur du jeu et, la plupart du temps, vous ne serez qu’un voyageur isolé parmi d’autres voyageurs isolés, parcourant les routes à la recherche de votre prochaine mission. Si vous cherchez un jeu multi à faire entre potes, The Elder Scrolls Online n’est clairement pas celui qui vous comblera, tant l’intérêt à jouer à plusieurs entre connaissances est limité.
Et ça coûte combien, ce MMO solo ?
A la sortie, The Elder Scrolls Online avait opté pour un modèle économique assez audacieux : jeu payant + abonnement mensuel. Comme la plupart de ses concurrents, il en est revenu. Désormais, seul l’achat du jeu est requis, sachant que vous pouvez facilement le trouver à très bas prix en période de soldes. Le jeu de base est accessible entièrement sans abonnement mais vous pourrez opter pour ESO Plus pour 12.99€ par mois, qui vous offre quelques bonus non négligeables, dont l’accès à l’ensemble des packs de jeu téléchargeables dans la boutique du jeu (Morrowind inclus). Bien sûr, les extensions sont payantes.
TL:DR; ?
Pour grossir le trait, tout est bon dans TESO, sauf le côté MMO ! Si vous êtes fan de la saga The Elder Scrolls, vous prendrez sans doute beaucoup de plaisir à retourner en Tamriel. Le contenu est dantesque et devrait pouvoir vous occuper jusqu’à la sortie de TES 6, sachant qu’il est fréquent de croiser des joueurs de niveau 900+. Autant dire que si vous accrochez, vous avez de quoi faire ! En revanche, si vous recherchez un vrai jeu multijoueur où l’interactivité est reine, passez votre chemin. Vous trouverez plutôt votre bonheur du côté de ces autres titres…
On avait joué à la bêta, retrouvez nos premiers pas dans TESO !
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