Songs of conquest : Heroes 3 nous revient pixelisé
Il y a beaucoup de choses qui me font me sentir vieux. L’une d’entre elles, c’est quand je repense à Heroes of Might and Magic 3. J’ai passé énormément de temps sur ce jeu, des après-midis entiers à jouer en hot seat avec mes frères… Et cela fait 25 ans que ce jeu est sorti. VINGT. CINQ. Malheureusement pour la licence, depuis qu’elle est passée sous l’égide d’Ubisoft, elle a sombré dans une lente agonie. Heureusement pour nous, les développeurs indépendants et l’accès anticipé permettent parfois à des jeux de niche de revenir en trombe et de montrer que certains genres suscitent toujours de l’intérêt.
Le « heroes-like » sorti d’outre-tombe
Comme je me doute que, pour beaucoup d’entre vous, Heroes of Might and Magic est une licence complètement inconnue, il est nécessaire de faire le point sur ce qu’est ce genre.
Dans les « heroes-like », vous commencez généralement la partie aux commande d’une petite ville et d’un héros. Chaque tour (car oui, c’est du tour par tour, le signe des excellents jeux), vous déplacerez votre personnage sur la carte pour récupérer des ressources ou combattre des adversaires et développerez votre ville en construisant des bâtiments. Ces bâtiments pourront eux-aussi vous fournir des ressources ou produire des unités qui renforceront l’armée qui accompagne votre personnage.
Au fur et à mesure de la partie, vous prendrez possession de plusieurs villes et contrôlerez plus de personnages. Tout ça pour, à la fin, entrer en conflit direct avec les autres joueurs dans d’épiques batailles qui détermineront le vainqueur.
Évidemment, les batailles sont elles-aussi au tour par tour. Chaque unité possède ses propres caractéristiques et compétences et ce sera pendant ces affrontements que le dénouement d’une partie se jouera. Le héros, quant à lui, n’interviendra pas en personne sur le champ de bataille mais lancera des sorts (buff, débuff ou dégâts direct sur les unités ennemies) qui pourront largement faire pencher la balance en votre faveur. A noter aussi que les caractéristiques de votre personnage seront transférées aux unités de son armée comme des bonus. Vous pourrez donc donner à chacune de vos armée une orientation et un rôle tactique précis.
Et Songs of Conquest là-dedans ?
Après un long descriptif du genre, vous vous demandez probablement si cet article n’aurait pas dû faire l’objet d’un roman plutôt qu’un simple billet. Mais ne vous en faites pas, si je me suis longuement arrêté sur la définition du genre « heroes-like » c’est parce que Songs of Conquest est presque une copie carbone de Heroes of Might and Magic 3. Il coche toutes les cases du « heroes-like » de manière très scolaire.
Néanmoins, il se démarque de son modèle sur trois points :
- Les graphismes du jeu, comme vous avez pu le voir sur les captures, sont d’un pixel-art magnifique. Les effets de lumière sont chatoyants, les unités parfaitement reconnaissables et les animations vraiment réussies.
- Le système de magie est original. Chaque unité vous procurera des essences d’un certain type à chacun de leur tour. C’est avec celles-ci que vous pourrez lancer vos sorts. Il faudra donc choisir les unités qui produiront les essences dont vous avez besoin.
- Le développement des villes est basé sur un système d’emplacement, directement sur la map. Il y a 3 tailles d’emplacement (petit, moyen et grand) qui peuvent accueillir ces mêmes tailles de bâtiments. En augmentant la taille de votre ville, vous gagnerez de nouveaux emplacement, mais vous ne pourrez pas avoir tous les bâtiments possibles d’un royaume dans une seule et même ville.
Songs of Conquest propose aussi un éditeur de cartes et de campagnes particulièrement complet, ce qui lui confère une durée de vie virtuellement infinie si la communauté continue à produire du contenu.
Les modes multijoueurs de Songs of Conquest
Comme son grand frère, Songs of Conquest propose des campagne de scénarios mais aussi (et surtout, en ce qui nous concerne) un mode multijoueur en ligne ou en local. Le point fort de ce type de jeux pour le multijoueur, c’est qu’il propose du tour par tour sur un même écran, le hot seat. Avec un seul PC et une seule copie du jeu, vous pouvez donc faire des parties avec jusqu’à 8 joueurs humains.
Le jeu permet évidemment de faire des équipes, d’ajouter des IA dans une partie et, cerise sur le gâteau, d’ajouter des handicaps à certains joueurs. Cela peut sembler anodin mais c’est une option particulièrement appréciable si votre groupe de joueurs mélange connaisseurs et débutants !
Bref, Songs of Conquest dispose de toutes les armes pour devenir notre nouvelle référence du genre.
L’avis de Eliwenn
La première chose à laquelle j’ai pensé lorsque j’ai découvert le trailer de Songs of Conquest, c’est « Que c’est joli ! ». Il faut le reconnaître, lorsqu’on a en tête les graphismes de Heroes of Might and Magic 3, difficile de ne pas être émerveillé par ses jolis environnements colorés et ses somptueux effets de lumière.Pour le reste, les fans de la licence HoMM ne devraient pas être trop dépaysés. On retrouve globalement les mêmes mécaniques, avec ce petit plaisir de voir s’étendre sous ses yeux ces trésors, ces monstres et ces lieux plein de mystères, promesses d’aventures épiques.
Le développement des villes, avec le placement des bâtiments directement sur la map, pourra ne pas plaire aux habitués. Personnellement, je pense que je préférais le système de HoMM 3. En revanche, le système de magie, basé sur la récupération d’essences spécifiques à certaines unités est très intéressant. Cela confère au jeu une dimension stratégique supplémentaire.
Si vous découvrez le genre avec Songs of Conquest, n’ayez crainte, le tuto est très bien fait et va vous aider à maîtriser les différentes mécaniques en douceur. Au final, même si c’est un jeu de niche, cela n’a rien de compliqué !
J’ai également beaucoup aimé les différentes options pour le jeu en multijoueur local. On peut vraiment configurer la partie comme on le souhaite. La possibilité de mettre des handicaps aux joueurs les plus expérimentés rend le jeu assez accessible et on pourra facilement embarquer un débutant sans le laisser au bord de la route 10 tours plus tard. Le mode hot seat est par ailleurs très adapté au jeu à deux, puisque l’on peut suivre la partie ensemble côte à côte devant un même écran, en versus comme en coop.
Songs of Conquest est donc pour moi une vraie réussite. Il parvient à reprendre ce qui me plaisait dans HoMM 3 en ajoutant quelques nouveautés bienvenues. On n’est donc pas sur un simple copier-coller, mais sur un titre qui a compris ce qu’il fallait garder et ce qui pouvait évoluer.
L’avis de Foine
Il est difficile pour moi d’émettre un avis gravé dans le marbre sur Songs of Conquest. D’un côté, c’est un excellent jeu. Il propose tout ce qu’on peut attendre d’un successeur de HoMM 3. D’autant plus qu’il a son propre univers, ses propres unité et une DA magnifique.Mais d’un autre côté, ce n’est « que » ça.
Vous allez me dire que je ne suis jamais content, mais je trouve que, malgré ses petits twists, le jeu reste trop fidèle à son modèle. Ce n’est pas une copie car il a vraiment son propre charme, mais je regrette qu’il n’ait pas essayé de trouver son marqueur différenciant d’un point de vue gameplay.
Ceci étant dit, HoMM3 n’est de nos jours jouable que via la « HD edition » publiée par Ubisoft. Nous devons choisir entre donner de l’argent à des développeurs indépendants qui ont fait un magnifique travail ou donner de l’argent au responsable de la fin de la licence…
Oui, vous avez compris : si vous voulez découvrir le genre ou vous replonger dedans, Songs of Conquest est vraiment la bonne option. D’autant plus que son éditeur de cartes semble extrêmement performant et est à lui seul la promesse d’une durée de vie gargantuesque.
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