A Way Out : L’échappée belle

Bien que le jeu coop sur un même écran retrouve une certaine popularité grâce au succès de titres comme Overcooked, il reste assez marginal sur console. Encore plus si l’on veut jouer ensemble sur une autre machine que la Switch. Alors lorsque l’on tombe sur un jeu en écran splitté pour Xbox et PS4, conçu tout spécialement pour la coopération, on ne boude pas notre plaisir.

A Way Out, développé par les Suédois de Hazelight, vous met dans la peau de l’impulsif Léo, braqueur de profession, et du discret Vincent, col blanc tombé pour meurtre et détournement de fonds. Ces deux taulards que tout semble opposer vont s’unir dans un objectif commun en deux actes : s’évader, se venger.

Le jeu se déroule presque intégralement en écran splitté, chaque joueur incarnant l’un des deux protagonistes. L’intégralité du titre s’appuie sur les interactions entre nos deux (anti-)héros : surveiller un couloir, occuper un garde, faire une courte-échelle… Une entraide de chaque instant, portée par un gameplay malin et inventif qui se renouvelle scène après scène, construisant peu à peu une relation humaine forte entre deux personnalités attachantes. Car A Way Out ne nous raconte pas seulement l’histoire de deux prisonniers qui s’épaulent par la force des choses pour mettre les voiles. Au fil des 6 heures qu’il vous faudra pour voir l’une des deux fins, le titre nous montre deux hommes chahutés par la vie, leurs espoirs, leurs tragédies, leur bataille pour s’offrir une seconde chance.

Ajoutez à cela une myriade d’hommages au cinéma et vous avez là l’une des expériences coop les plus marquantes de ces dernières années.

Alors certes, rien n’est parfait en ce bas-monde. Les quelques scènes de fusillade sont assez brouillonnes et nous ont donné du fil à retordre. La faute à un système de visée très imprécis, notamment à la manette, qui vous obligera parfois à tirer trois fois dans la tête d’un ennemi avant de le toucher.
Certains regretteront peut-être aussi la linéarité du titre. En effet, pas de monde ouvert ici, on s’approche plus d’un film interactif. Pas de grand challenge, pas de rejouabilité. Juste une histoire à partager le temps d’une soirée ou deux.

On n’en dira pas beaucoup plus pour vous laisser découvrir pleinement l’aventure, mais si vous recherchez un titre en coopération intelligent et jouissif, ne cherchez pas plus loin : vous l’avez trouvé.

L’avis de Foine

Il est impossible pour moi de parler de A Way Out sans évoquer les jeux de Quantic Dream (Heavy Rain, Detroit Become Human…) car ces jeux essayent tous de faire le trait d’union entre le cinéma et le jeu vidéo. Du cinéma, les deux reprennent les codes de la mise en scène et mettent l’accent sur la narration et les personnages. Mais là où Quantic Dream choisit de prendre du jeu vidéo la possibilité pour le joueur d’influer sur l’histoire, A Way Out choisi d’utiliser la forte implication émotionnelle qu’implique d’incarner un personnage durant plusieurs heures.

Et c’est, à mon humble avis, le bon choix. Sans rien révolutionner en termes de gameplay ni d’histoire, l’engagement que l’on ressent à faire réussir nos deux personnages donne une force émotionnelle bien plus grande que toutes les œuvres du genre qu’ont pu produire les Français de Quantic Dream.

A Way Out est un jeu simple. C’est une histoire qu’on a déjà vue, lue. Tellement qu’elle référence sans se cacher ses illustres prédécesseurs. Mais en n’essayant pas d’être ce qu’il n’est pas, le titre réussit (presque) tout ce qu’il entreprend. En éteignant la console, on ne pourra que se dire que c’est une bien belle expérience vidéo-ludique, et qu’on a hâte de voir ce que les développeurs nous proposeront ensuite.

L’avis de Eliwenn

Je n’avais jamais entendu parler de A Way Out avant de tomber dessus dans le Game Pass et je n’étais pas vraiment emballée lorsque Foine me l’a proposé. Je m’attendais à une sorte de jeu d’action à la Prison Break, mais sans Wentworth Miller ni Dominic Purcell, ce qui avait forcément peu d’intérêt. Eh bien je ne regrette pas d’avoir dépassé mes a prioris ! Ces quelques heures dans la peau de Vincent ont été un vrai plaisir.

Alors certes, le gameplay n’a rien de révolutionnaire et l’histoire n’est pas d’une originalité folle. Mais ce qui fait la force d’A Way Out, c’est l’ingéniosité et l’intelligence avec laquelle il traite son sujet. On ne joue pas deux taulards qui s’évadent de prison, mais deux personnages profondément humains bien conscients que la confiance et l’entraide seront leur seule planche de salut. Et même en sachant que ce ne sont pas des enfants de chœur, on ne peut pas s’empêcher d’éprouver une grande affection pour eux.

Certains diront peut-être que 6 heures, c’est court. Je leur répondrai qu’A Way Out n’a pas besoin de davantage. C’est une expérience à la fois réjouissante et touchante. On sourit, on s’insurge, on s’inquiète. Peu à peu, on se prend au jeu et on se lance dans un roleplay improbable en adoptant pleinement le caractère du personnage qu’on a choisi d’incarner. On ne joue plus Léo et Vincent, on EST Léo et Vincent. Et lorsque l’aventure touche à sa fin, on réalise qu’on en a apprécié chaque minute. Que demander de plus ?

Les teammates Écrit par :

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