Horreur à Arkham, troisième édition, trois fois plus de terreur ?

Horreur à Arkham, troisième édition, trois fois plus de terreur ?

Pour infos

  • Nombre de joueursDe 1 à 6
  • PrixEnviron 70€
  • Durée d'une partieEntre 2 et 3 heures
  • Acheter le jeu sur Ludum ou dans votre boutique préférée

Si vous nous suivez depuis longtemps, vous savez que nous aimons Horreur à Arkham. La deuxième édition a d’ailleurs été l’un de nos premiers gros jeux. Il fait même partie de ces titres qui nous ont donné envie de construire notre table de jeu de société, pour pouvoir faire des pauses pendant les parties ! Cela fait donc un moment que nous possédons la troisième édition et il est temps pour nous de vous donner notre avis sur cette mouture.

J’irais bien refaire un tour du côté d’Arkham

Le jeu de plateau Horreur à Arkham vous met dans la peau de personnages qui vont vivre moult événements traumatisants dans la ville d’Arkham. Vous ne connaissez pas Arkham ? C’est dommage ! Petite bourgade (fictive) du Massachusetts, c’est aussi la ville principale de l’univers déployé par H.P. Lovecraft dans ses nouvelles du mythe du Cthulhu. S’il vous est familier, vous vous doutez que les aventures de nos investigateurs ne seront pas de tout repos. Vous affronterez d’obscurs cultistes, des sympathisants de la Loge d’argent, des profonds hybrides… Mais au final, ce ne sont pas tant ces monstres qui vous feront peur. Non, comme d’habitude, le danger viendra surtout de ce que vous ne verrez pas.

Dans Horreur à Arkham troisième édition, chaque partie a son propre scénario. Celui-ci détermine votre but et la manière dont vous devez mettre fin à la menace qui pèse sur la ville. Mais, contrairement à un jeu entièrement scénarisé, l’histoire n’est qu’une direction et un ensemble de règles qui vont s’appliquer à la partie. Dans les faits, vous pourrez jouer plusieurs fois le même scénario sans jamais jouer de la même façon. Vous tomberez en effet sur différents événements, différents monstres et d’autres jetons de mythes qui feront que vous ne saurez jamais à quoi vous attendre… comme dans une boîte de chocolats. Cela change beaucoup de la deuxième édition qui, même si elle avait une bonne rejouabilité, vous enjoignait toujours à fermer des portails vers d’autres mondes pour empêcher la venue d’un grand ancien.

Arkham, une ville qui bouge

Autre nouveauté de cette troisième édition : le plateau, qui est maintenant modulaire. Les quartiers de la ville sont composés de trois districts et sont reliés entre eux par des rues, l’agencement étant spécifique au scénario. Pour chaque quartier, vous disposez d’un paquet de cartes Rencontres qui vous feront vivre divers rebondissements au travers de petits textes d’ambiance. Certaines de ces cartes seront ajoutées par le scénario lui-même et c’est grâce à elles que vous progresserez dans l’intrigue. Toutefois, gardez bien en tête qu’Horreur à Arkham ne vous laissera pas tranquille. Pendant la phase de mythe, effectuée chaque tour, le jeu vous mettra des bâtons dans les roues : apparitions de monstres, événements négatifs, ajout de fléau dans les districts… Rien ne vous sera épargné. L’accumulation de jetons Fléau, qui parsèmeront le plateau, mènera le scénario vers une issue des plus funestes et vous devrez donc jongler entre accomplir les objectifs du scénario et éviter que la ville ne sombre dans le chaos.

Jeu de plateau sauce jeu de rôle

Là où Horreur à Arkham sait aussi se distinguer, c’est par ses mécaniques de jeu de rôle. L’investigateur que vous choisirez d’incarner a une origine, des statistiques et même des possessions de départ. Cela déterminera le rôle qu’il jouera durant la partie. Loin d’être anodin, le choix du personnage changera la manière dont vous vivrez la partie et ce que vous pourrez faire pour aider le groupe.

Au fil de la partie, vous pourrez également faire varier vos caractéristiques pour combler vos lacunes ou renforcer vos points faibles. Ces statistiques seront centrales dans le système de jeu car la grande majorité des événements que vous subirez – le terme n’est pas trop fort, les événements étant très souvent des dangers plutôt que d’amicales rencontres – vous demanderont un test de caractéristiques. Les tests sont simples : vous lancez le nombre de dés 6 correspondant à la caractéristique testée et priez pour obtenir au moins un 5 sur l’un des dés.

Les événements, mais aussi les boutiques d’Arkham, vous permettront de vous équiper d’armes, d’objets utilitaires ou encore de sorts qui vous aideront à sortir du bourbier dans lequel vous ne manquerez pas de vous mettre.

Avoir une boite de jeu d’Horreur à Arkham bien rangée, c’est l’assurance de pouvoir la ressortir régulièrement !

L’avis de Foine

Horreur à Arkham est un classique à mes yeux. La seule chose qui me retient de le ressortir trop souvent, c’est la durée des parties… et aussi le fait que j’aime bien changer de jeux de temps en temps.

Blague à part, cette troisième édition surpasse la précédente à mon sens. L’ajout des scénarios et du plateau modulable est un véritable plus pour faire varier les plaisirs.
Alors oui, le jeu perd un tout petit peu en écriture – et donc en ambiance – sur les événements génériques, mais le scénario prend largement la relève et donne un résultat bien plus cohérent que les événements sans lien apparent de la deuxième édition.

Ceci étant dit, cette édition d’Horreur à Arkham ne réinvente pas la roue : l’ambiance est très bonne, on a toujours la sensation d’être en danger et de faire face à des dangers insurmontables. On est toujours très content de voir « juste » un résultat neutre à un résultat de jet tellement le jeu est violent avec ses personnages. Les illustrations sont très belles tout en étant terrifiantes, le système de jeu pas trop complexe (à l’exception peut être des types et déplacements de monstres qui peuvent demander un petit retour aux règles).

Bref, Horreur à Arkham est un excellent jeu de plateau coop’ et je suis toujours heureux d’y revenir. Donc si devoir affronter un jeu qui ne vous veut pas du bien ne vous fait pas peur, foncez !

L’avis de Eliwenn

Horreur à Arkham a une saveur particulière pour moi. La deuxième édition est l’un de nos premiers gros jeux et notre premier coup de cœur ludique. A l’époque, il y a plus de dix ans, nous installions le jeu tant bien que mal sur notre petite table de cuisine avant de nous lancer courageusement dans cette aventure impitoyable. C’était incroyablement dur mais on y revenait toujours avec plaisir.

Aujourd’hui, nous avons une plus grande table. Pour le reste, rien n’a changé. Cette troisième édition offre toujours autant de résistance et l’ambiance est presque toujours autant au rendez-vous. Presque car, contrairement à Foine, je trouve qu’on a légèrement perdu au change. Je pense que c’est essentiellement dû au plateau modulaire : je trouvais le grand plateau d’origine plus immersif, même si ses dimensions imposantes faisaient que nous n’avons quasi-jamais pu jouer à nos extensions faute de place.
C’est un détail, car nous n’avons jamais ressorti la seconde édition après l’achat de la troisième. J’ai toujours le même plaisir à découvrir à quelle sauce mon investigateur va être mangé (parfois littéralement), quel personnage étrange il va rencontrer ou à quelle situation déconcertante il va être confronté.
Pour les autres points positifs, le jeu se met en place un peu plus rapidement, prend moins de place et est toujours aussi généreux en matériel avec ses 469 cartes, ses 265 pions et ses 12 investigateurs. Les 4 scénarios inclus devraient vous occuper pas mal d’heures, sachant qu’ils sont pleinement rejouables. Enfin, notez que la troisième édition est un peu plus “facile” que sa prédécesseure puisqu’à deux, vous pourrez jouer avec un seul investigateur chacun. Et pour cause, la phase de mythe, qui génère monstres, fléaux et autres joyeusetés, est plus équilibrée.

Horreur à Arkham demeure donc parmi mes jeux préférés avec cette troisième édition. Sa difficulté est certes redoutable, que vous jouiez à deux comme à plus. Pour être totalement honnête, il nous arrive régulièrement de nous arranger avec les règles (certainement le plus gros avantage des jeux de société sur les jeux vidéo). Mais si vous recherchez un jeu narratif immersif, fort d’une atmosphère lourde de mystères et de sombres machinations, n’allez pas plus loin : Horreur à Arkham troisième édition est pour vous.

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