Du fun pur et sur-mesure avec Streets of rogue
Eliwenn l’a mentionné dans le billet sur Sea of Thieves : elle adore les rogue-like, ces jeux où la mort du héros est permanente et dont les niveaux sont créés aléatoirement à chaque nouvelle partie (on parle de “génération procédurale“). A déguster de préférence par courtes sessions, ils se doivent d’offrir une prise en main rapide et des mécaniques suffisamment intéressantes pour pousser le joueur à relancer le jeu encore et encore pour atteindre la fin sans se lasser. L’un des meilleurs représentants du genre aujourd’hui est, de notre avis, The Binding of Isaac, dont les dizaines de secrets et les centaines d’objets aux effets tous plus surprenants les uns que les autres font qu’on prend toujours plaisir à s’y replonger, malgré la “glauquitude” du titre (ce mot n’existe pas mais il devrait). D’autres préféreront peut-être Enter The Gungeon, Nuclear Throne ou Death Road to Canada, d’autres excellents exemples que nous vous conseillons et qui se jouent aussi à plusieurs.
Pas de pitié pour les nuggets
Vous l’aurez compris, le genre est aujourd’hui surreprésenté et les nouveaux titres peinent parfois à se démarquer de leurs plus illustres prédécesseurs. Un reproche que l’on ne pourra pas faire à Streets of Rogue, un jeu indépendant sur PC et consoles sorti le 12 juillet 2019 (après deux années d’accès anticipé). Exit les habituels donjons, c’est dans une ville que l’action prend place. Votre mission si vous l’acceptez : traverser les différents quartiers de la cité, des bidonvilles aux quartiers chics, en résolvant à chaque fois un certain nombre de quêtes : libérer ou neutraliser une personne, s’emparer d’un objet ou activer un mécanisme. Le but final : faire tomber m’sieur le Maire, odieux personnage tyrannique qui est allé jusqu’à interdire les nuggets de poulet après avoir failli s’étrangler avec l’un d’eux. Le décor est planté, préparez-vous à basculer dans un monde sans pitié mais pas dénué d’humour.
Au-délà de son environnement original, c’est véritablement par son gameplay que Streets of Rogue se distingue. Au début de chaque partie, jusqu’à 26 personnages vous sont proposés, chacun ayant ses propres capacités, forces et faiblesses. Choisirez-vous le médecin, qui peut assommer les gens au chloroforme ? Le voleur pour détrousser les passants ? L’esclavagiste pour asservir n’importe quel individu et utiliser ses capacités à son avantage ? Ou peut-être le change-forme, pour prendre possession du corps de n’importe quel individu (et se déplacer dans les canalisations des toilettes) ?
En plus d’un objectif commun, celui de renverser le Maire, chacun d’entre eux poursuit une Grosse quête. Le policier devra par exemple arrêter un certain nombre de coupables à chaque niveau quand le vampire aura pour mission de détecter et tuer le loup-garou présent à chaque étage.
Un petit air d’agence tous risques
Le titre peut se jouer jusqu’à 4 en coopération, en local ou en ligne. Contrairement à Enter the Gungeon, où votre partenaire doit prendre un personnage bien particulier créé spécialement pour les parties multi, chaque joueur peut puiser librement dans le roaster d’avatars disponibles. On pourra donc imaginer différentes stratégies, en optant pour une équipe complémentaire, en se la jouant plutôt furtif ou en faisant tout péter. Chose plutôt pratique, bien qu’un peu déroutante au début, les deux joueurs peuvent déambuler dans le niveau indépendamment. Lorsque les compères sont trop éloignés, l’écran se scinde. On peut donc opérer séparément pour remplir chaque quête ou choisir de faire front commun. Encore une fois, vous êtes libres de jouer comme vous le souhaitez. Et si toute cette liberté n’est pas encore assez, sachez que vous pouvez activer jusqu’à deux “mutateurs” dans votre partie, pour la simplifier (munitions illimitées, “continues”…) ou la compliquer (apparition de zombies, temps limité…). Zéro contrainte, Streets of rogue s’attache à vous offrir un jeu sur-mesure.
L’avis de Foine
Les jeux indépendants sont pleins de surprises. La liberté qui définit la création indépendante est toujours rafraîchissante.Mais j’avoue que, dans le genre, Streets of Rogue fait très fort. Le jeu est malin. On a vraiment l’impression de se balader dans un monde cohérent. Les élément interagissent entre eux. On fait partie d’un tout et c’est vraiment agréable à vivre. On est le caillou dans les rouages de la ville.
Grâce à ça, on a l’impression que tout est possible dans le jeu. La multitude de personnages jouables permet de résoudre les situations de multiples façons différentes.
Néanmoins, si le mode multijoueur fonctionne très bien et est bien intégré, il n’est pas certain que ce soit à plusieurs que l’on vive la meilleure expérience possible sur le jeu. Les situations ayant tendances à très vite tourner au vinaigre, il suffit que l’un des joueurs fasse un faux pas pour que la partie soit perdue.
Le mode multijoueur est donc très rigolo (car il est toujours hilarant de voir comment un plan peut s’écrouler sur lui même en quelques secondes) mais peut être un peu frustrant pour ceux qui désireraient voir le bout de l’aventure.
Toujours est-il que le titre n’en reste pas moins excellent et, je me répète, d’une ingéniosité rare.
L’avis de Eliwenn
Foine m’a facilité le travail, je le rejoins sur toutes ses remarques ! Streets of rogue est très drôle à deux, mais les choses dégénèrent très, très vite. Sachant que la situation vire déjà chocolat très facilement en solo, je vous laisse imaginer ce que ça donne en duo. Je n’ose même pas imaginer que ça donne à trois ou quatre joueurs (nous ne l’avons testé qu’à deux) ! Il est fort probable que l’action ne soit plus très lisible en écran splitté…Le jeu est malin, addictif (j’y ai passé 15 heures dans les jours qui ont suivi l’achat) et pouvoir configurer sa partie comme on le souhaite fait qu’on a toujours envie d’en relancer une. Toutefois, pour les raisons citées plus haut, il y a peu de chances qu’on y passe un temps fou en multi. Mais ne vous sentez pas coupable de profiter seul de cette petite perle : interrogé à ce sujet, le développeur a déclaré qu’à l’origine, il avait conçu Streets of Rogue comme un jeu solo.
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