Flamme Rouge : à vous la grande boucle
Du cyclisme en jeu de société ? « Quelle idée ! », a pensé Eliwenn en écoutant le vendeur de sa boutique de jeux préférée lui parler de Flamme Rouge avec passion. N’étant déjà pas amatrice de ce sport à l’origine, elle se voyait mal prendre du plaisir à pousser des petits coureurs en plastique sur un plateau cartonné. Cependant, titillée par sa curiosité (et poussée lourdement par Foine, déjà conquis), elle a accepté de tester le jeu au festival Ludinam quelques jours plus tard. Alors, en quoi consiste Flamme Rouge exactement et peut-on l’apprécier sans être un afficionado de la bicyclette ?
Première constatation : le jeu se met très vite en place et se comprend tout aussi rapidement. Après quelques minutes d’explications par un animateur, nous nous sommes lancés dans notre première course sans avoir besoin de revenir à la règle toutes les 20 secondes.
Pour chaque partie, vous assemblez un circuit plus ou moins long, et surtout plus ou moins plat. Le jeu vous fournit une poignée d’exemples, libre à vous ensuite de laisser parler votre créativité. Tous les joueurs disposent d’un rouleur et d’un sprinteur, chacun possédant son propre deck de 15 cartes. Attention : ici, pas de de deck-building, tout le monde part avec les mêmes chances. Chaque carte permet d’avancer d’un certain nombre de cases, sachant que le rouleur peut avancer de 3 à 7 cases et le sprinteur de 2 à 9.
A chaque tour, on pioche 4 cartes dans chaque deck, on en choisit une pour notre sprinteur, une autre pour notre coureur puis on replace les cartes inutilisées sous le paquet. Notez que chaque carte utilisée est irrémédiablement retirée du jeu. C’est à ce moment-là que vous nous dites : « Ben c’est pas compliqué, il suffit de choisir les cartes qui nous font avancer le plus loin ! ». Sauf que non, ce serait effectivement bien trop simple (et pas drôle).
Pour gagner, vous devez rester le plus longtemps possible dans le peloton. En effet, lorsque l’un de vos cyclistes s’arrête derrière une case inoccupée, vous devez ajouter une carte Fatigue à son deck. Le principe de ce malus est simple : cette carte ne vous permet d’avancer que de 2 cases. Alors une fois, ça va… mais veillez à ne pas trop en recevoir ! Il serait dommage de prévoir une échappée dans la dernière ligne droite et de n’avoir plus en main que ces maudites cartes Fatigue…
Heureusement, si vous êtes suffisamment proches des autres cyclistes, vous pouvez bénéficier de leur aspiration. Concrètement, lorsque l’un de vos pions n’est séparé d’un autre pion que par une seule case, vous pouvez l’avancer pour le placer juste derrière lui. Ça n’a l’air de rien, mais cela vous évitera de recevoir une carte Fatigue qui pourrait vous coûter la victoire durant le sprint final !
Enfin, quelques autres petites règles sont à prendre en compte, relatives aux montées et aux descentes. Dans les montées, vous ne pourrez pas avancer de plus de 5 cases, quelle que soit la carte que vous avez jouée. Il ne vous est pas non plus possible de profiter d’une éventuelle aspiration. En descente, c’est l’inverse, vous ne pourrez pas avancer de moins de 5 cases. Prenez donc garde à bien gérer vos cartes pour optimiser vos déplacements au maximum.
L’avis de Foine
Si on m’avait dit que j’adorerais un jeu dont le concept est basé sur le cyclisme, je ne l’aurais jamais cru ! Et pourtant, Flamme Rouge est parfait. Déjà, je trouve que le style des illustrations colle merveilleusement au thème. Ensuite, la simplicité du jeu le rend accessible, même aux « non-joueurs ». Pas de règles compliquées à retenir. Et, enfin, malgré ces règles on ne peut plus simple, il faudra vraiment mettre en place une tactique de course pour espérer arracher la victoire.
Votre sprinter s’est fait distancer ? Allez-vous ralentir l’allure de votre coureur pour le faire revenir dans les roues du peloton ou bien sacrifier une de vos cartes « 9 » pour revenir et ne pas prendre le risque de vous fatiguer ?
Bref, le pari de Flamme Rouge est réussi. Il arrive parfaitement à retranscrire l’esprit d’une course cycliste sans pour autant vous noyer sous une tonne de règles.
Du suspens, de la simplicité et de la profondeur… Ça ressemble quand même diablement à l’équation parfaite du jeu de société non ?
L’avis de Eliwenn
Flamme Rouge est une vraie bonne surprise. Rapide à mettre en place, à comprendre et à jouer (30 minutes à 2 joueurs), il renferme une profondeur étonnante. Tour après tour, vous devrez anticiper les actions de vos adversaires pour rester dans leur sillage et gérer vos cartes avec soin.
Attention également à ne pas crier victoire trop vite, tels ces coureurs s’auto-congratulant quelques mètres avant la ligne d’arrivée et se faisant ravir la première place par un opportuniste concurrent. Dans Flamme Rouge, rien n’est acquis et un coureur épuisé pourra vous faire perdre dans la dernière ligne droite, alors même que vous pensiez vaincre aisément vos adversaires.
J’aime également beaucoup le style graphique du titre : les illustrations vintage participent grandement, à mon sens, à l’immersion et à l’ambiance du titre. Cela lui donne de la personnalité et je pense que j’aurais moins accroché avec des graphismes plus actuels.
Honnêtement, je pense qu’il s’agit du jeu qui m’a le plus plu cette année. Comme quoi, il est bon de ne pas rester sur ses a priori.
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